GP d’Azerbaïdjan: comment l'écurie Ferrari a-t-elle bien pu encore se planter à ce point-là et rater sa cible?
Le crash de Charles Leclerc en Q2 coûte cher à la Scuderia : doublé des Mercedes.
- Publié le 28-04-2019 à 12h30
- Mis à jour le 28-04-2019 à 16h53
Le crash de Charles Leclerc en Q2 coûte cher à la Scuderia : doublé des Mercedes. Incroyable ! La F1 n’est décidément pas une science exacte. Alors qu’après avoir dominé les trois séances libres, on s’attendait à ce que la pole se joue uniquement entre les pilotes Ferrari, ce sont les Mercedes de Valtteri Bottas et Lewis Hamilton qui s’élanceront en première ligne, ce dimanche après-midi à 15h10, pour le Grand Prix d’Azerbaïdjan dans les rues de Bakou.
Mais comment a-t-on bien pu en arriver là ? Comment la Scuderia a-t-elle bien pu encore se planter à ce point-là et rater sa cible ?
La faute incombe, pour la première fois, en grande partie à Charles Leclerc.
Trop sûr de lui après la supériorité affichée depuis le début du week-end, le jeune prodige monégasque a pris le pari de se qualifier en Q2 avec les pneus jaunes médiums. Cela lui permettait de conserver un ou deux trains de tendres neufs en plus et d’effectuer un premier relais plus long lors de la course de dimanche (pour rappel, les pilotes doivent s’élancer avec les gommes utilisées pour signer leur meilleur chrono en Q2).
Seulement voilà, suite à la sortie de route de Robert Kubica dans le virage n°8, ce goulot très étroit, la séance avait déjà pris plus d’une demi-heure de retard. La température avait chuté et les pneus médiums procurent moins d’adhérence.
Ainsi, lors de sa deuxième tentative avec les pneus à bandes jaunes, Charles s’est fait piéger en tirant tout droit et en encastrant sa belle monoplace rouge dans le mur de bloc en plastic au même endroit que le Polonais. Une véritable catastrophe pour un Monégasque dépité. Une erreur de jeunesse stupide nous rappelant la faute de Max Verstappen lors des derniers essais libres l’an dernier à Monaco. Un crash qui avait empêché le pilote Red Bull de participer à la qualification et avait offert la pole et la victoire à son équipier Daniel Ricciardo.
En voyant son équipier taper les barrières juste devant lui, Sebastian Vettel a dû s’imaginer débarrassé de son principal rival et se voir en pole. Mais, comme souvent hélas quand on compte sur lui et qu’il se retrouve sous pression, le quadruple champion a lui aussi foiré.
Choisir de partir le premier pour sa dernière tentative en Q3 n’était pas la bonne stratégie.
"Je sais et je le regrette maintenant," avouait-il après avoir échoué au troisième rang, à trois dixièmes de Valtteri Bottas signant sa 8e pole pour 59 millièmes face à Lewis Hamilton. "Contrairement aux Mercedes, je n’ai pas eu d’aspiration dans la longue ligne droite. En plus la piste avait fort refroidi et le comportement de ma voiture n’était plus optimal. Je suis déçu pour toute l’équipe."
Il n’empêche que la SF90 bénéficie de la meilleure vitesse de pointe et qu’en course, sur un circuit où il est possible de facilement doubler en ligne droite, tout reste possible. Pour autant de ne pas commettre de faute et de ne pas confondre vitesse et précipitation.
Avec une grille inattendue, avec quelques pilotes rapides contraints de partir derrière à l’instar de Charles Leclerc mais aussi de Pierre Gasly qui devra s’élancer depuis la pitlane pour ne pas s’être arrêté à la pesée vendredi, avec des outsiders prêts à profiter d’une des rares occasions de l’année de monter sur le podium, le GP de Bakou promet d’être fou.
Et de réserver encore quelques surprises.
À l’image de cette qualification où le rêve a tourné au cauchemar pour les tifosi…
Leclerc : "Une grosse bêtise"
Le Monégasque très dur envers lui-même après une stupide erreur.
Alors que tout le monde l’imaginait signer facilement sa 2e pole de la saison, Charles Leclerc, dominateur depuis vendredi, a commis une erreur de débutant. Très dur envers lui-même, il avouait sa grossière erreur après être venu s’excuser auprès de tous les membres du team Ferrari. "J’ai commis une grosse connerie, c’est bien le mot. Je suis nul, stupide. J’allais remettre les tendres après et donc je n’avais pas besoin de pousser avec ces gommes intermédiaires. Mais j’ai oublié que je n’étais pas chaussé des gommes les plus tendres. Et je suis arrivé un peu trop vite dans ce virage. Les pneus et la piste étaient froids. Je n’ai rien pu faire. J’aurais dû être en pole et là je suis en colère. Je vais mettre quelques heures pour digérer cela. Après je vais dormir tôt et demain je serai dans un autre état d’esprit." 9e sur la grille (Antonio Giovinazzi a dix places de pénalité) si l’on ne doit pas changer sa boîte de vitesses, Leclerc peut encore espérer remonter. Pourquoi pas sur le podium pour faire oublier son premier gros faux pas en F1 ? "Moi en tout cas je ne suis pas prêt de l’oublier. Il faut que cela me serve de leçon." C’est le métier qui rentre a-t-on dû lui dire pour le réconforter. Mais cela va sans doute aussi apporter de l’eau au moulin de ceux continuant à vouloir favoriser Sebastian Vettel…